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La gestion du stress oxydant - Recommandations du Dr Emmanuelle Van Erck

Posté le: juin 9, 2019 | Auteur: Dr Emmanuelle Van Erck | Catégories: Préparation à l’effort

« Plus l'organisme est protégé par des anti-oxydants, plus le cheval sera armé contre les effets néfastes des substances réactives de l'oxygène. »

La gestion du stress oxydant - Recommandations du Dr Emmanuelle Van Erck

Préparation physique adéquate

La mission du vétérinaire en médecine sportive est d’assurer le suivi de la santé des chevaux athlètes, pas seulement au cours d’une saison de compétition mais également tout au long de leur carrière. Une préparation physique adéquate est indispensable à la réalisation de performances optimales et cohérentes sur le long terme.

Une préparation bien menée permet de prévenir d’éventuelles blessures. Tout problème de santé affaiblit le cheval et augmente les risques d’interruption de l’entrainement, compromettant le capital de travail effectué en amont. S’il appartient au cavalier et à l’entraineur de bien connaître le cheval, avec ses forces et ses faiblesses, il n’est pas toujours évident de détecter précocement des problèmes d’entrainement ou des problèmes de santé lorsqu’ils s’accompagnent de symptômes frustres. Chaque cheval a une tolérance variable face à des difficultés similaires : certains sont durs et vont au delà de leur malaise, d’autres refusent de travailler avec des problèmes même légers.  

Le rôle du vétérinaire est d’accompagner le cavalier et l’entraineur dans l’identification des potentiels problèmes de santé et d’évaluer leur impact sur la capacité du cheval à s’entrainer. 

Les bilans de santé vétérinaires réguliers incluent des examens physiques à la fois au repos et à l’effort. Comme pour les athlètes humains, les tests à l’effort au cours desquels sont mesurés la fréquence cardiaque par rapport à la charge de travail aident à évaluer de manière objective le niveau de forme du cheval et de mettre le doigt sur une éventuelle anomalie « subclinique », c’est à dire une anomalie qui ne s’accompagne pas de symptômes évidents mais qui peuvent affecter la performance du cheval.

Suivi des paramètres

Outre les tests à l’effort, les prises de sang permettent de compléter le tableau de santé et de détecter certains problèmes également subcliniques (inflammation, infections, problèmes musculaires, etc...). Parmi les paramètres qui peuvent être mesurés au niveau sanguin, il y a des paramètres du stress oxydant : les pro-oxydants dont la production doit rester sous contrôle pour éviter de créer des dégâts et les anti-oxydants qui servent à neutraliser les pro-oxydants. Le stress oxydant est impliqué dans de nombreuses maladies du cheval : l’asthme équin, les myopathies, les coliques, la fourbure, la maladie du neurone moteur, et bien d’autres. Plus le stress oxydant est élevé, plus les méfaits sur l’organisme se feront sentir. A l’inverse, plus l’organisme est protégé par des anti-oxydants, plus le cheval sera armé contre les effets néfastes des substances réactives de l’oxygène.

En suivant l’une des équipes nationales lors de la préparation des Jeux Equestres Mondiaux, il était évident que certains chevaux avaient des performances plus régulières et récupéraient mieux que d’autres. Ces chevaux avaient des paramètres du stress oxydant plus bas et des taux d’anti-oxydants stables, voire augmentés au cours de la saison, en comparaison à d’autres chevaux dont les performances étaient plus aléatoires. Ces différences ne pouvaient s‘expliquer par un entrainement ou un programme compétitif différent puisque les chevaux tournaient à niveau identique. En revanche ils avaient des régimes alimentaires nettement différents. Les chevaux sous régime Lambey avaient des paramètres améliorés au cours de la préparation, indiquant que l’alimentation pouvait jouer un rôle essentiel dans la stimulation et l’apport d’anti-oxydants. Cette année là, il y a eu des médailles à la clé !

Importance de l'alimentation

Dans cette optique, nous avons mené une étude scientifique en partenariat avec Lambey afin de valider sur des chevaux de course ces observations particulièrement intéressantes. Les chevaux ont été suivis au cours de la phase la plus intense et la plus difficile de leur préparation physique. Nous avons comparé deux groupes de chevaux, l’un soumis à un régime habituel et l’autre soumis à un régime Lambey enrichi en antioxydants. Nous avons constaté les mêmes observations : sur une période de 12 semaines, les chevaux sous aliment Lambey étaient en meilleure santé, avaient de meilleures performances au travail et de meilleurs paramètres anti-oxydants que les chevaux de l’autre groupe. Le stress oxydant était significativement plus élevé et clairement problématique pour les chevaux sous un régime alimentaire habituel : la moitié des chevaux de ce groupe a due être retirée de l’entrainement au bout de 6 semaines du fait de myosites, blessures ou mauvaise récupération.

Cette expérience a permis de démontrer une fois de plus qu’une alimentation équilibrée et riche en anti-oxydants était indispensable pour le maintien de la santé et de la performance chez les chevaux de sport et les chevaux de course lors des phases critiques de leur préparation physique. L’évaluation du stress oxydant, qui nécessite une simple prise de sang, devrait faire partie intégrante du suivi des chevaux athlètes. Ce sont des indicateurs précoces de la santé du cheval lorsqu’il est soumis à des efforts soutenus. Ils permettent de s’assurer que la préparation physique est adaptée aux échéances de la saison et que l’alimentation joue son rôle de protection.




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